L'actu en direct
Mazal Tov à la famille Allali
25 octobre 2015
Mazal Tov à Stéphanie et Laurent Allali pour le mariage de Benjamin ce dimanche 25 octobre.
Un grand Mazal Tov aux mariés Benjamin et Adeline ainsi qu'aux familles Allali et Aires.
Vayéra : Le rire est le propre de l'Homme
Par Patrick Levy
La parapha Vayéra fait de nombreuses fois allusions au rire.
La première fois lorsque l'un des trois anges venu visiter Abraham annonce à Sara l'éminence de sa grossesse: "Sara rit en disant: "après être flétrie, aurai-je ce délice, et mon maitre est vieux".
Hachem reprend et demande pourquoi Sara rit ? Sara conteste en disant: " je n'ai pas ri !". Quel est ce rire qui lui est reproché ?
Il s'agit ici d'un rire de doute, d'incrédulité qui est à opposer au rire d'Abraham dans la paracha précédente qui a également ri quand Hachem lui annonce qu'il va avoir un fils et qu'il devra le nommer Isaac (traduction de Isaac: il rira).
La deuxième fois à la naissance d'Isaac. Sara dit: "Hachem m'a fait un rire, quiconque entendra me rira". Rachi explique qu'il faut comprendre "me rira" par "se réjouira". A ce sujet le midrash explique que de nombreuses femmes stériles ont été enceintes en même temps qu'elle, que beaucoup de malades ont été guéris ce jour là et qu'il y a eu une grande joie dans le monde. Il s'agit ici d'un rire de reconnaissance envers Hachem, un rire de Emouna.
La troisième fois au moment de la fête donnée pour le sevrage de Isaac à 24 mois. "Sara vit le fils de Hagar l'égyptienne qu'elle enfanta à Abraham rire (se moquer)". Pour ce rire Sara demande à Abraham de renvoyer Ichmael et Agar. Qu'a vu Sara dans ce rire qui justifie sa demande ? Rachi répond à cette question en précisant que ce rire évoque l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre.
Nous comprenons de ces différents rires (d'incrédulité, de reconnaissance ou de raillerie) que le rire n'est jamais anodin mais qu'il est au contraire porteur d'un message et qu'il exprime une pensée profonde. Il peut exprimer un sentiment positif ou négatif.
Dans la guemara Berakhot 30b31a il est écrit: plusieurs événements sont relatés où les Rabbanim se laissent aller à une joie excessive et sont rappelés à plus de modération. On rapport l'histoire du Rav Achi qui organisa un festin de noces pour son fils au cours duquel il remarqua que les sages se réjouissaient excessivement. Il apporta alors une coupe en verre blanc et la cassa en leur présence. Ils furent attristés. Nous voyons donc ici que le rire porte en lui le danger de s'oublier ou la recherche de frivolités et pourrait entrainer de rejeter le joug divin. Pourtant Hachem demande à Abraham de nommer son fils Isaac "il rira".
Dans le futur certains disent quand le temple sera reconstruit nous pourrons rire d'une joie complète pour la gloire d'Hachem. En attendant vivons "be simha" avec une petite retenue car nous avons une promesse que bientôt notre joie sera entière.
Chabbat chalom
Décès de Eliette Simha Guedj
22 octobre 2015
C'est avec une immense tristesse que nous avons appris cet après-midi le décès de Mazeltov bat Esther (née Ayach), la mère de Corinne Benyaya.
La communauté adresse à la famille ses condoléances les plus sincères et tout son soutien dans ces moments difficiles.
Le'h Le'ha : La Clef de la bénédiction du Chalom Bayit
Par Michel Bodokh - Extrait du livre Darach David du Rav D. Hofstedter
Dans son livre Darach David, le rav Hofstedter nous livre un enseignement sur le sens d'un des sujets qui nous concerne quotidiennement : le sujet éternel du chalom bayit, la paix dans le foyer.
Berechit 12,16 : La parachat Berechit nous rapporte le verset suivant « D fit du bien à Avram à travers elle (grâce à elle), il eut du menu et du gros bétail, des ânes, des servantes, des ânesses et des chameaux. » A propos de ce verset, la Guemara BABA METSIA 59A en conclut que : l’Homme doit toujours veiller à honorer son épouse car la bénédiction ne repose dans le foyer qu'à travers l’épouse comme il est dit : « Il fit du bien à Avram à travers elle (grâce à elle)
Rejoignant l'idée de ce commentaire, le rav Rava enseignait ainsi aux gens de MEHOUZA « honorez vos épouses afin de vous enrichir ».
Cependant, il semble y avoir une divergence d'avis concernant l'interprétation de ce verset : Rava, en conseillant à sa communauté d'honorer l'épouse afin de s'enrichir suggère que c'est le respect accordé à l'épouse qui est le vecteur de la braha et non l'épouse elle même. Autrement dit, c'est l'acte d'honorer son épouse qui engendre la braha, l'enrichissement.
La source de braha semble ici déplacée de la personne à l'action: de l'épouse elle-même, à l'action de l'honorer. Or le verset de Berechit parait claire: "D fit du bien à Avram à travers elle". L'épouse est ici au premier plan, elle est la source première de l'enrichissement et de manière inconditionnelle.
Yevamoth 62b se positionne également contre l'idée de Rava et affirme que c'est la présence de la femme qui est le vecteur inconditionnel de braha comme il est rapporté: « Un homme qui n’a pas d’épouse se trouve sans aucune joie.» comme il est dit « pour faire résider la bénédiction dans ton foyer » yehezkel 44.30.
Est-ce donc à travers la femme qu'Hachem accorde la braha ou à travers le fait de l'honorer ?
Voici la réponse qui se trame à travers l'enseignement de Rava. Si la femme est le réceptacle des bénédictions, encore faut-il qu'il y ait le canal adequat ! Les bénédictions qui viennent du monde spirituel doivent trouver un récipient adéquat pour les accueillir. Autrement dit, le Chalom Bait donc le respect de l'épouse constitue le vecteur qui permet d'acheminer la source de braha vers la personne à meme de l'accueillir : l'épouse. Dès qu’il n y a plus d’harmonie, plus de communication entre celui qui achemine la braha, l'époux et celle qui permet aux brahotes de se concrétiser et de se déployer dans le foyer, alors la source se tarie. Ainsi, chacun endosse le rôle qui lui est dévolu, le mari est celui qui donne et l’épouse celle qui reçoit et préserve le bien confié.
Ainsi Rava disait que pour mériter cette bénédiction il faut faire en sorte que le réceptacle de la bénédiction, l'épouse soit proche du canal, du mari. Cela permet de préserver l'intégrité des bénédictions que l'époux aura acquis par ses bonnes actions. Une braha arrive donc à bon port sur les rails du chalom bayit.
A travers cet enseignement, les deux raisonnements se complètent mutuellement. Lorsqu’un mari respecte son épouse, alors la bénédiction suit son itinéraire, est réceptionnée par l'épouse puis se déverse dans le foyer. Et plus le lien entre les 2 acteurs du foyer est fort, exponentiellement plus abondante sera le flux de bénédiction. En revanche si ces liens se détachent, la source se tarit, il y a une déperdition du flux de braha voire une perte totale.
Le chalom bayit, le respect, est donc le vecteur permettant à la femme de recevoir correctement les brahotes puis de les déverser dans sa maison. Particulièrement lorsque les revenus ne semblent pas suffire à couvrir les dépenses du foyer, on doit accorder un soin tout particulier à cette Mitsvah.
Chevah Lachem. Chabbat chalom.
Noah : De la tentation totalitaire à un monde de justice
Par Richard Niddam
A peine sorti de l’arche, au chapitre 9, versets 20 à 26, la Torah nous rapporte que Noah planta une vigne, s’enivra et se mis nu sous sa tente. Ham, son fils et père de Canaan, le vit et alla l’annoncer à ses frères Sem et Japhet. D’après Rachi, Ham castra son père pour l’empêcher d’avoir un quatrième fils. Noah, se découvrant castré, maudit Ham en lui disant que Canaan sera l’esclave de l’esclave de ses frères, c’est-à-dire que de la même manière que Ham-Canaan a privé le monde d’un nouveau projet (un fils), lui-même ne pourra jamais, en tant qu’esclave uniquement là pour obéir à son maître, être à la base d’un projet créateur.
D’ailleurs, vers la fin de la parasha, un homme, Nimrod, descendant de Canaan, va tenter de lancer un nouveau projet qui s’avérera catastrophique. Nimrod, dont le nom veut dire rébellion, Mered, décidera de se révolter contre D. pour tenter de devenir le maître du monde. Son projet est une tentative totalitaire en mettant la puissance des mots au service de sa ruse : il capture l’esprit des créatures par sa bouche et les incite à se révéler contre D., nous explique Rachi.
La Torah nous indique que tous les hommes parlaient une seule et même langue, presque une idée messianique que Nimrod va détourner pour asservir les hommes dans un projet totalitaire. Parce que cette capacité à ne parler qu’une seule langue peut aussi être totalitaire, au sens politique du terme, avec une maîtrise de la parole des hommes qui devront dire puis progressivement penser tous la même chose. Les Sages nous disent que Nimrod a transformé les socles de charrue en armes de guerre. En d’autres termes, il a détourné la puissance créatrice, bénéfique, du socle d’une charrue en arme de guerre pour conquérir et asservir des hommes et les conduire à un projet funeste, la Tour de Babel, pour s’attaquer au Roi des rois.
La punition de D. est d’ailleurs l’éclatement de la langue unique en 70 langues, ce qui va aboutir, d’après le texte même, à la destruction de la Tour de Babel en brisant le projet de Nimrod.
Arrive alors un nouveau personnage, Avraham, qui véhicule l’ultime projet : le projet monothéiste, celui non pas de la langue unique mais du Dieu unique. Il faut rappeler que ce texte de notre parasha a été enseigné aux Bné-Israël au moment du don de la Torah, dans le désert, un monde intermédiaire où ils erreront pendant 40 ans (comme les 40 jours du déluge). Ici, les Bné-Israël vont aller de Mitsraïm - premier fils de Ham - un monde de persécution où la parole est totalitaire, vers le pays de Canaan - un autre fils de Ham, celui qui a été maudit - dans lequel le projet est de réparer le mal fait par Canaan grâce à Abraham dont la vocation sera de faire vivre les hommes dans un monde de bien, de justice, de concorde et d’amour.
Chabbat chalom.