Par le rav Marc Danan, adapté de Leka'h Tov

Le Gaon Rabbi Sim'ha Zussel de KELM écrivit dans une lettre adressée à son fils :"Sur le verset de la Paracha : Yaacov prit une des pierres de l'endroit et la mit sous sa tête ..., Rachi nous apprend que le Patriarche avait peur des bêtes sauvages, il prit donc des pierres et en fit un muret autour de sa tête. Cette explication nécessite éclaircissement : en quoi ce muret, ainsi placé, lui procurait-il une protection ?! De plus les éventuelles bêtes sauvages pouvaient sans peine balayer cette "construction"... (la même question se pose à propos de l'Arche de Noa'h: comment un bateau ayant les dimensions citées dans la Torah pouvait-il contenir les millions d'animaux qui y ont été effectuvement logés ?).

Nous apprenons de cet épisode et de bien d'autres, similaires, qu'en réalité l'immense majorité des événements ayant trait à l'homme, sa subsistance, sa santé, etc, sont de l'ordre du miracle, c'est à dire redevables d'une intervention divine permanente. D.ieu a voulu cependant nous laisser une part obligatoire, notre effort personnel si minime et illusoire soit-il, pour nous éprouver, pour qu'on ait la possibilité de faire cette erreur de croire que c'est grâce à notre seul effort que nous profitons de tous les bienfaits dont nous sommes gratifiés. 

Notre mérite est alors de ne pas se tromper et d'avoir conscience que c'est D.ieu qui est derrière tout cela. 

Voilà l'enseignement, entre autres, du petit muret de Yaacov. L'acte en lui-même n'a "pratiquement" aucune utilisé (tout comme les dimensions de l'arche de Noa'h étaient parfaitement insuffisantes). L'action concrête de l'homme vise à diminuer l'importance du miracle, de l'intervention divine, et ainsi le mettre en situation de mériter une récompense plus significative.

Chabbat chalom