Par le rav Mendy Danan

Dans notre paracha de la semaine nous découvrons les "simanim" (signes) qui nous permettent de distinguer un animal pur d'un animal impur. Pour cela, la Torah nous donne deux repères explicites : l'animal doit ruminer et doit être pourvu de sabots fendus.

Si ses signes nous sont adressés par D.ieu, c'est qu'ils comportent en eux un message pour nous indiquer le bon rapport à avoir vis-à-vis de la nourriture mais pas seulement. Il s'agit aussi de nous faire prendre conscience du rapport que l'Homme doit avoir avec le monde matériel qui l'entoure. Analysons un peu plus en détail chacun de ces signes.

Le signe du sabot fendu nous rappelle qu'entre l'animal et la terre sur laquelle il repose il doit y avoir une distance. Lorsqu'un animal ne comporte pas de sabots alors il est directement en contact avec le sol. C'est une image que nous devons garder en tête chaque jour.

Lorsque nous sommes en contact avec la matérialité (représentée par la terre) alors nous devons nous efforcer d'instaurer une distance pour nous préserver et éviter de laisser cette matérialité prendre le dessus sur notre vie et nos priorités. De plus, dire que ces sabots doivent être fendus signifie qu'il doit y avoir un espace au sein du sabot, visible du haut jusqu'au bas. Cette spécificité est également un signe important qui vient nous apprendre qu'une idéologie ne doit pas rester dans sa sphère mais qu'au contraire elle doit être lisible depuis son origine jusqu'à sa concrétisation. Elle doit pouvoir passer au travers de tout une succession de préoccupations et d'intérêts divers et en sortir indemne et vainqueur.  C'est dans ce cas que notre approche avec le monde est, comme la Torah le précise pour l'animal, "cacher". 

Le deuxième signe est celui de ruminer. Il vient nous préciser qu'il ne faut surtout pas conclure rapidement en se disant "mon rapport avec la matérialité est forcément censé et orienté". Au contraire, il est important lorsque l'on prend du recul sur soit et sur son comportement au sein de notre société contemporaine deréviser nos décisions, de ne pas se hater à la conclusion mais plutôt de se remettre en question. C'est là l'image de la rumination qui est l'un des signes de la cacherout de l'animal.

Il est important de prendre ce temps, cette réflexion pour réussir à comprendre que c'est à nous de décider, avec l'aide de D.ieu, du bon comportement à avoir et ce n'est pas à la société qui nous entoure de nous le dicter. 

Chabat chalom