Par Jonathan Weizman

Edmond Fleg disait : « Dieu n’a jamais promis leur terre aux peuples, Il leur a donné. Il a promis cette terre à Israël et Il ne la leur donne pas ? La réponse c’est parce qu’au fond Israël n’en veut pas et lui préfère une autre terre ».

Alors qu'Efron veut absolument offrir le terrain pour la sépulture de Sarah Abraham insiste pour l'acheter. C'est un thème important que de vouloir acquérir la terre promise. Il y a là déjà le début d'une relation spéciale entre le peuple juif et sa terre. Il faut acheter ce qu'on possède a priori....

Il y a, profondément ancré dans l’inconscient des Juifs, le fait qu’on a définitivement repoussé à un temps mythique l’arrivée d’un messie mythique (surtout qu’il ne soit pas celui décrit par nos textes) cette histoire de « l’année prochaine à Jérusalem ». « On a eu dans dans l’antiquité hébraïque une tentatives d’avoir une nation à nous cela a échoué, on n’est pas fait pour cela : on sera les Juifs des Goyims ». C'est 3000 ans d’histoire. Et on se cherche alors tous les alibis possibles imaginables pour camoufler cela qu’en réalité on ne veut pas… et pourtant on ne peut pas ne pas le vouloir puisque c’est notre être... et donc cela prend une dimension mythique : « l’année prochaine à Jérusalem ! »

Il y a dans notre identité héréditaire de Juifs de l’exil une résistance à ce lien, qui semble aller de soi pour la Torah, entre le peuple et cette terre. Comme si on essaie de faire la preuve que nous sommes ici (en Israël) des étrangers comme le disent nos ennemis.

Une espèce d’ambivalence et de tension très difficile au niveau de l’exil spirituel : on parlait de la terre sainte et évidemment de Jérusalem.

Il y a un véritable mystère dans la relation du peuple Juif avec Erets Israël. Une sorte d’ambivalence que l’on ne rencontre jamais ailleurs. C'est bizarre ces temps qu'on vit aujourd'hui.... L'ambivalence tend à fondre au soleil. Les temps changent pour le peuple d'Israel...

Il y a un lien évident entre notre paracha et notre actualité.On veut absolument nous nier le droit d'être chez nous. Abraham relève le défi et notre génération aspire à retourner sur sa terre.

Chabbat chalom